Le projet est producteur de connaissance aux deux échelles urbaine et territoriale. Il peut ainsi être considéré comme une “forme de recherche” spécifique. Telle est la thèse soutenue dans Ce livre. Par les moyens et les opérations qui lui sont propres, le projet traversent des territoires aussi bien physiques que conceptuels. Il contient, manie et produit des concepts. Comme forme d’action sur l’espace, il procède par abstraction et par généralisation.
Telle la lame d’un couteau, il sectionne la réalité en identifiant des couches de différence, Le projet décrit, révèle les processus d’individualisation, identifie des situations et fait émerger des possibilités. Dans la réflexion sur la ville, en tant que fondement d’une connaissance originale, il ouvre au futur et en assume ‘irruption. Ainsi, une attention portée au statut épistémologique du projet est indispensable aujourd’hui, après la crise de l’expertise et dans une période de marginalisation et de simplification progressives des pratiques de l’architecture et de l’urbanisme.
Les territoires de l’urbanisme nous montre la nécessité de repenser le rôle social de ces pratiques et d’élaborer, à nouveau, une vision critique du monde.