En plus de trente années d’une carrière hors normes, depuis les rivages d’un continent isolé où une culture encore neuve côtoie les paysages les plus anciens et les mieux préservés de la planète, Glenn Murcutt a développé une architecture domestique originale. Simples, raffinées, expressives, les quelque cinq cents maisons qu’il a conçues pour son Australie natale sont considérées aujourd’hui comme les exemples les plus probants de ce que pourrait être une «architecture écologique». Influencée par la philosophie de Henry David Thoreau comme par le minimalisme de Mies van der Rohe, par les constructions vernaculaires australiennes comme par les leçons d’Alvar Aalto, son architecture se veut une forme de «traduction du paysage» dans lequel elle s’inscrit, modelée par le concept d’économie qui la fonde – économie d’espace, d’énergie, de matériaux… L’attribution, en 2002, du prix Pritzker (le Nobel de l’architecture) à ce praticien inclassable témoigne de l’écho que rencontrent aujourd’hui ces questions dans les cénacles internationaux.