pfe 1er semestre 2024
exposition

pfe 1er semestre 2024

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Le PFE est le lieu d’expérimentation et de cohérence. Les étudiants doivent faire preuve d’une indépendance intellectuelle et conceptuelle, être en mesure de formuler clairement les problématiques traitées dans leur travail, mettre en place leurs propres méthodes d’exploration, identifier le questionnement ouvrant le débat au-delà de leur sujet initial et spatialiser dans un projet maîtrisé une proposition concrète.

Une sélection des PFE soutenus fin janvier est exposée dans différents lieux de l’école :

Dans le hall d’accueil, une sélection des PFE de 2 studios :

  • Blank Page 2042 de A. Cornet, B. Azimi, G. Pontoizeau
  • Paris, ville oubliée d’ A. Pangalos

“Toute ville véritable est pour nous un corps imaginaire. Celles qui ne se laissent pas reconstruire dans l’imaginaire sont des villes inhabitables”
Tous les regards sont tournés vers la banlieue. Vastes territoires de l’urbanisation, Eldorado de la promotion privée qui s’impose comme l’unique vecteur du développement de l’espace bâti. Les architectes et urbanistes s’y intéressent. Ils ont raison. Il y a urgence. Mais que se passe-t-il au centre de Paris ? Comment l’avenir du centre-ville se dessine-t-il ?
C’est comme si notre regard sur Paris était rassasié, comme si la ville n’était plus que du patrimoine bâti à préserver et à valoriser. Sous la pression des besoins de logements, sans doute réels, la ville se résidentialise et l’espace public se privatise. L’état vend sa propriété et se résigne de plus en plus à ne pas revendiquer les emprises de territoire public qui assurent sa représentation dans notre société. Les petits projets d’équipements sont conçus tels des services accompagnant la résidentialisation. Les grands projets sont dépourvus de vision nouvelle et peinent à transformer la ville. Nous constatons aujourd’hui un manque de volonté du politique qui ne parie que sur la mise à disposition de fonciers nouveaux pour développer les futurs quartiers sur des modèles urbains classiques et rassurants pour les investisseurs. Nous pourrions alors nous interroger si cette ville qui se dessine correspond au seul potentiel de Paris : une ville qui ne procure plus d’étonnements, qui évite soigneusement toute surprise. Pourtant, une ville n’est pas uniquement des opportunités foncières à bâtir. Plus qu’un processus de remplissage du rare “vide” existant, le défi serait d’initialiser un nouveau processus d’interrogation du “plein”.

Dans la Grande galerie, sélection des PFE du studio L. Burriel / N Dominguez / P Gresham “Exploring the in-between ou slow train home”

Cet encadrement de PFE porte l’idée d’une architecture comme dispositif à l’articulation entre temps, lieu, mémoire et technologie. Il propose l’élaboration d’une position critique dans la pratique du projet, afin de générer une prise de position propre à chacun.e selon des thèmes larges qui se matérialisent dans le projet de fin d’études. 

Le projet architectural s’inscrit à différentes échelles de temporalité, qui ne sont pas distinctes mais se chevauchent et se contiennent l’une l’autre :

  • Temps perceptif (mesuré en millisecondes ou en secondes : échelle infinitésimale, présence, perception, sensation).
  • Temps cinétique (mesuré en secondes ou en minutes : temps du mouvement, du regard, de l’attente, de la découverte).
  • Temps d’usage (mesuré en minutes ou en heures: temps de l’action, de l’utilisation, de l’apprentissage, de la compréhension).
  • Temps d’appropriation (mesuré en jours ou en semaines: temps de l’installation, de l’habitation, de l’adaptation, de l’habitude).
  • Temps météorologique (mesuré en mois ou en années : phénomènes de patine, de vieillissement, de dégradation, de résistance).
  • Temps urbain (mesuré en années ou en décennies : mécanismes d’intégration, de mutation, de fusion, d’obsolescence, de permanence).
  • Temps historique (mesuré en décennies ou en siècles : inscription dans la mémoire collective, l’histoire, l’imaginaire).

Au-delà de ces domaines plus ou moins quantifiables, l’architecture est confrontée à des manifestations du temps sur des plans plus insaisissables (temps métaphysique / temps intime / temps psychologique / temps informatique /…) – sur lesquels elle agit et qu’elle peut donc interroger. Avant d’être d’ordre théorique ou rhétorique, le rapport de l’architecture au temps est d’abord un lien concret, vérifiable empiriquement et sensoriellement au travers des phénomènes comme l’usage, l’atmosphère, la permanence, la mémoire du lieu, l’appropriabilité, la présence… Le temps qui nous intéressera ici ne sera donc pas une donnée purement physique et objective, mais plutôt un phénomène sensible capable de susciter émotion, imagination, réaction, questionnement critique et une prise de position. La forme, le langage architectural, la manipulation de la lumière, la matérialité du corps bâti, l’ordre spatial… ne sont pas ici considérés comme des fins en soi, mais comme des moyens de tisser un réseau de liens entre différentes temporalités. C’est au niveau de ce réseau que se situe le sens du processus de conception architecturale qui est recherché.

Mezzanine basse : sélection de PFE du studio F. Fromonot / E. Robin / B. Jullien : “Architectures de reconquête : Héritages prospectifs”

Palier Bobenriether : sélection des PFE du studio J. Habersetzer & V. Picon : “Entre mer et montagne : habiter en Corse à l’ère de l’anthropocène”.

Après avoir travaillé en Tunisie, au Maroc, au Liban  les étudiants du PFE-Architecture et Méditerranée ont inscrit avec succès leurs projets dans des villes de Sète et à la Seyne sur mer. 
Cette nouvelle session du PFE “’Architecture et Méditerranée” leur propose de travailler sur la dimension paysagère dans son rapport à l’architecture,  au cœur d’un territoire plus vaste qui comporte de nombreux types de tissus villageois dans la commune de Porto-Vecchio, troisième commune de Corse par la taille. 
En collaboration avec l’architecte conseil de la commune et son adjointe à l’urbanisme, en s’appuyant sur la charte architecturale et paysagère qui vient d’être réalisée, les étudiants et les étudiantes choisiront librement des situations de projets innovantes et pertinentes pour tester les avantages et les contraintes qui découlent de son application. Il s’agira de proposer une réponse architecturale en relation avec les qualités des sites ainsi qu’avec les évolutions plus ou moins contrôlées de l’urbanisation extensive des cinquante dernières années. 
L’objectif pédagogique consiste à  inciter les étudiants et les étudiantes à comprendre la structure du paysage existant comme ses dynamiques et ses évolutions en cours et à réfléchir sur la manière dont l’architecture peut dialoguer avec cet existant à différentes échelles dans le respect de la nouvelle loi ZAN.

( loi climat résilience d’août 2021-zéro artificialisation nette)