Mortagne la fabuleuse
Laurine Alard et Selma Brenier exposent actuellement leur travail de PFE intitulé “Mortagne la fabuleuse” de Juin à Octobre 2022 à Mortagne sur Sèvre (85). Ce PFE a été réalisé dans le cadre du studio Architecture de Reconquête 2021 sous la direction de Cyril Ros, Armand Nouvet, Marie Defay et David Albrecht.
“Ce travail de PFE s’est construit autour d’une réflexion portant sur les manières d’appréhender un territoire et d’en révéler les enjeux. Situé au bord de la Sèvre Nantaise, la commune vendéenne de Mortagne-sur-Sèvre a été notre terrain d’étude. Nous avons voulu rendre compte des grandes mutations du territoire. Ces dernières interrogent le paysage local de la commune mais aussi sa biodiversité et ses savoirs faire.
Notre démarche tend alors à mettre en évidence les répercussions de la mise en place de ces aménagements sur le monde des “autres” vivants et également à mettre en lumière des coexistences généralement ignorées. Nous avons donc posé l’hypothèse où l’Homme ne serait pas au centre de l’étude mais replacé au sein du territoire dans lequel il s’inscrit ; territoire complexe où différentes entités cohabitent, ancrées dans le monde vivant ou non.
Nous avons alors choisi d’incarner ces “autres” qui peuplent notre territoire par le biais de la fable en leur donnant une voix le temps d’un récit. Ainsi, en déviant notre regard sur ces entités, nous avons souhaité leur redonner une place légitime et prioritaire dans l’analyse, afin de mieux appréhender à terme la complexité de ce territoire. Par le biais de la fable, nous cherchons donc à faire émerger des formes plus riches d’égards pour le monde des vivants. Cet exercice de mise en récit a également été ouvert aux habitant.e.s de Mortagne qui ont ainsi participé au recueil de fables en le complétant.
La réalisation d’une cartographie fabuleuse de Mortagne a suivi cet exercice d’écriture. Les phénomènes narrés dans les fables viennent alors s’entrecroiser et proposent alors une nouvelle représentation du territoire; un territoire incrémental qui vient se dessiner au fil des récits.
Enfin, en continuité avec les fables, nous avons repensé la friche de Fleuriais, ancienne filature puis tannerie. Plusieurs points (prise en compte des vivants la peuplant aujourd’hui, la mémoire ouvrière, régulation des zones polluées, valorisation du patrimoine industriel, désartificialisation du sol, reconnexion avec la rivière, etc) ont été pensé afin d’envisager une réactivation respectueuse de ses entités et fertile à l’écriture de nouveaux récits.”