meilleure thèse AsTRES
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meilleure thèse AsTRES

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L’équipe de recherche IPRAUS/AUSser est heureuse de vous annoncer que Marina Rotolo (membre de l’équipe de recherche IPRAUS/AUSser à l’Ensa de Paris-Belleville) a obtenu le prix de la meilleure thèse AsTRES (édition 2023) pour les thèses soutenues en 2021 et 2022.

Accédez à l’annonce : Prix meilleure thèse AsTRES 2023

AsTRES (Association Tourisme Recherche et Enseignement Supérieur) est une association créée par des présidents d’universités en septembre 2010. Les présidents d’universités fondateurs estimaient que la recherche et les enseignements publics du tourisme en France étaient insuffisamment mis en avant. L’objectif était de faire reconnaître l’importance des formations mais également des recherches en tourisme dans les universités et établissements publics en France.

Marina Rotolo est membre permanente de l’équipe de recherche Ipraus/AUSser à l’école nationale supérieure d’architecture de Paris-Belleville et Maîtresse de conférences associée à l’école nationale supérieure d’architecture de Bretagne.

« La production de la ville en contexte labellisé. Matera, Capitale européenne de la culture en 2019 » (Thèse de Doctorat en Architecture, Université Paris Est. Direction : Nathalie Lancret et Adèle Esposito). 

Accédez à sa thèse en ligne : Matera

Résumé de la thèse : Analysés comme un des leviers du basculement dans un régime de concurrence entre les villes, les processus de labellisation s’inscrivent dans une ère définie par la compétition internationale (Winter, 2014). Dans ce contexte, les prix et labels sont devenus des outils d’action publique pour inciter les villes à innover et diffuser un certain nombre de « bonnes pratiques » (Devisme et al, 2008). Ces stratégies s’accompagnent de profondes transformations urbaines qui visent à renouveler l’image des villes afin d’attirer un nouveau public de visiteurs et d’investisseurs. Cet enjeu de visibilité est particulièrement manifeste dans le cas de villes moyennes qui cherchent à se distinguer dans la sphère globalisée et devenir attractives. Cette recherche doctorale vise à analyser les mutations du territoire urbain de Matera qui interviennent à la suite d’une double labellisation : en 1993, la ville est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco ; en 2014, elle est choisie comme Capitale Européenne de la culture1 pour l’année 2019. La recherche interroge les effets des labellisations sur la production de la ville par la mise en oeuvre de plusieurs ‘générations’ de politiques d’aménagement : de la même manière que les « strates de labellisation » se superposent – explique Fournier (2014) – les politiques urbaines aux objectifs différents se succèdent. S’inscrivant dans le champ des études urbaines, notre étude est orientée vers trois domaines de réflexion : les représentations, la planification urbaine et les jeux d’acteurs Sous le prisme de la labellisation, nous nous demandons comment les représentations sont construites et instrumentalisées. Plus particulièrement, nous portons notre attention sur la relecture des héritages dans la production urbaine contemporaine. De ce point de vue, Matera constitue un cas d’étude éclairant, dans la mesure où nous faisons dialoguer la récente labellisation CEC avec l’histoire longue de la ville et sa patrimonialisation UNESCO en Ville stigmatisée de « honte nationale » au symbole de Capitale culturelle, la reconversion de l’image de Matera opérée à travers les labels, nous engage à analyser la manière dont ce renversement se traduit dans la politique d’aménagement ou résulte de celle-ci. Dans cette perspective, notre objectif est d’interroger la manière dont la labellisation modifie les modes de conception et de gestion d’une ville moyenne. Pour ce faire, nous nous attachons à étudier les systèmes d’acteurs spécifiques mobilisés dans les projets relatifs au label Capitale européenne de la culture, leurs niveaux d’intervention (nationale, européenne, internationale) et les visions prospectives qui en découlent à l’échelle urbaine, architecturale et paysagère. Notre analyse porte également sur les transformations qui restent en marge de la labellisation et engagent des restructurations plus profondes sur l’ensemble de la ville. La participation habitante étant l’un des critères fondamental pour l’obtention du label CEC, nous questionnons la place des citoyens dans ce processus et le rôle qui leur est attribué : acteurs ou spectateurs. Les transformations socio-spatiales de la ville de Matera constituent ainsi, dans notre thèse, à la fois un objet d’analyse en soi – la production de la ville en contexte labellisé – et comme un analyseur des enjeux économiques et politiques associés à la labellisation.