les vies longues de la maison 
conférence

les vies longues de la maison 

|

Une maison est-elle uniquement un assemblage fixe et stable de matériaux et de personnes humaines?
De quelles substances et de quelles présences les bâtiments sont-ils faits?
Les regards, les vents ou encore les matériaux des maquettes utilisés par les agences d’architecture en font-ils partie?
Quelles sont les limites matérielles et temporelles déterminant leur existence?
Une ruine peut-elle encore être une maison?
Comment penser la durabilité dans un camp de réfugiés syriens en Jordanie où des abris deviennent des logements pérennes ou au Vanuatu, dans un environnement soumis aux catastrophes «naturelles», où il faut continuellement reconstruire?
Comment, enfin, les agences d’urbanisme et d’architecture redéfinissent-elles aujourd’hui leurs actions en intervenant sur toutes ces présences humaines et non-humaines et prises dans toutes ces temporalités?

Le 20 février est sorti le numéro 35 de Gradhiva, la revue multidisciplinaire publiée par le musée du Quai Branly-Jacques Chirac, intitulé « Les vies longues de la maison ». A l’occasion de cette table ronde, sera présentée la revue et ce numéro rattaché de facto à l’architecture et certains contributeurs seront invités à présenter leur regard et apports au sujet, suivi d’un moment d’échange avec le public autour du sujet de la maison et de la nécessité d’un regard et d’une approche multidisciplinaire.

L’anthropologie a très tôt fait de la maison un puissant révélateur de l’organisation des sociétés. L’architecture, elle, s’est questionnée, à partir de la seconde moitié du 20e siècle, sur les effets sociaux des constructions et les usages qu’en ont les habitants. Ce numéro de Gradhiva propose de reconsidérer l’impensé sur lequel reposent ces approches : les bâtiments seraient des artefacts aux contours définis, des constructions « déjà-là », aux limites matérielles et sociales bien identifiées.
Les réflexions croisées des anthropologues, architectes et urbanistes se placent ici dans la lignée des recherches récentes où le bâti apparaît au contraire composé de multiples vies, humaines et non humaines – insectes, éléments atmosphériques, agentivité des matériaux. De quelles substances et de quelles présences les bâtiments sont-ils faits ? Quelles sont les limites matérielles et temporelles déterminant leurs existences ? Une ruine peut-elle encore être une maison ? Comment penser la durabilité dans un camp de réfugiés syriens en Jordanie où des abris deviennent des logements pérennes, ou au Vanuatu dans un environnement soumis aux catastrophes « naturelles » où il faut continuellement reconstruire ? Comment, enfin, les agences d’urbanisme et d’architecture redéfinissent-elles aujourd’hui leurs actions ?

Plusieurs personnes interviendront  :

  • Marie Durand, anthropologue, maîtresse de conférences et membre de l’Institut d’ethnologie de l’Université de Strasbourg,
  • Xavier Génot, architecte spécialisé dans la prévention et la réponse aux catastrophes dites naturelles. Intervenant à l’Ensa-PB dans le cadre du DSA Architecture et Risques majeurs,
  • Céline De Mil, agence d’architecture Encore Heureux, doctorante CIFRE laboratoire Environnement, Ville et Société – Université Lyon 2,
  • Cyrille Hanappe, directeur pédagogique du DSA Risques Majeurs à l’Ensa-PB.