

Entre « maisons-manifestes » isolées souvent laissées à l’abandon et « lotissements en cul-de-sac » formés de maisons dispersées et détachées, les architectes Aline et Jean Harari s’attachent depuis plusieurs décennies à construire des ensembles d’habitations dépassant la simple addition d’unités pour constituer des morceaux d’urbanité.
Ils présenteront une sélection de trois projets portés par cette ambition, réalisés à Bagnolet (2008), à St-Jacques-de-la-Lande (2008) et à Chanteloup en Brie (2013). En proposant ainsi des « sociétés de maisons » comme alternative soutenable aux lotissements disjoints qui fleurissent un peu partout, ils s’inscrivent dans une longue tradition de projets parfois mal connus mais exemplaires de la deuxième moitié du XXème siècle, qu’ils se proposent de mettre en perspective avec quelques opérations plus récentes.
Dans un rapide tour d’horizon, seront évoqués les projets d’Utzon (Fredensborg), d’Atelier 5 (Halen), de Roland Rainer (Puchnau), tous construits dans la seconde partie du 20ème siècle, mais aussi, plus récemment, l’îlot Odhams Walk par le Greater London Council (Londres, 1981), l’opération T’Pandreitje par Haverhals & Heylen (Bruges, 2002), ainsi que le nouveau quartier Accordia par Feilden, Clegg et Bradley Studios (Cambridge, 2008). Pour les Harari, cette démarche tente d’établir le “chainon manquant » entre le projet urbain et l’architecture de l’édifice, en donnant l’occasion de réfléchir à nouveau à la notion de tissu.
Conférence organisée par Gaëlle Breton dans le cadre de quatre Studios de projet de Licence 2 (Intimités partagées avec Eric Babin, Les maisons associées avec Gaëlle Breton, Atmosphères habitées avec Augustin Cornet, Habiter l’équerre avec Pascale Richter), et ouverte en particulier à tous les étudiants de L2.