de Childebert Ier à Le Corbusier
exposition

de Childebert Ier à Le Corbusier

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De Childebert 1er à Le Corbusier, en passant par la Rome antique, la Renaissance et les années 30.
Le studio d’enseignement de Pierre-Antoine Gatier, février-juin 2023.
Vernissage lundi 27 novembre à 18h

qu’est-ce-que le DSA Architecture et Patrimoine ?

Les Diplômes de Spécialisation et d’Approfondissement (DSA) en architecture ont été créés en 2005 dans le cadre de la mise en place du parcours Licence Master Doctorat (LMD) dans les écoles d’architecture, c’est-à-dire simultanément à la création du diplôme d’études en architecture (valant grade de licence), du diplôme d’État d’architecte (valant grade de master), de l’Habilitation à la Maîtrise d’Œuvre en son Nom Propre (HMONP) et du doctorat en architecture.

Comme le doctorat, les DSA sont des formations de troisième cycle ; ils « permettent aux architectes de suivre une formation […] répondant aux enjeux de la diversification et de l’évolution des pratiques et des compétences professionnelles » (arrêté MCCL05000499A). Les DSA ont été institués dans quatre mentions qui aujourd’hui restent inchangées : “Architecture et Risques majeurs”, “Architecture et Projet Urbain”, “Maîtrise d’Ouvrage Architecturale et Urbaine” et “Architecture et Patrimoine”.

La mention Architecture et Patrimoine est délivrée dans trois établissements : à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble, au département formation de la Cité de l’Architecture et du Patrimoine (École de Chaillot), ainsi qu’à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Belleville.

Le DSA mention Architecture et Patrimoine à Belleville croise de façon transversale l’architecture, la ville et le paysage et couvre les domaines suivant : la connaissance des édifices, des sites et des ensembles urbains qui constituent des biens communs reçus en héritage ; la connaissance de la législation et des règlements d’urbanisme visant à les signaler ou les protéger ; la connaissance des raisons de leurs éventuelles dégradations ; la maîtrise des interventions architecturales et urbaines visant à les préserver, les restaurer, les mettre en valeur, et les transformer, notamment en fonction du changement de leurs usages, en relation avec l’évolution de la recherche et de la demande sociale.

Les étudiants y sont formés à l’étude préalable de la valeur patrimoniale, au diagnostic de l’état sanitaire et du contexte de gestion du bâtiment ou de l’ensemble architectural, urbain et paysager. Ils apprennent à coordonner le dialogue autour des usages du patrimoine. Ils se familiarisent avec la programmation et l’étude de faisabilité technique du projet architectural, urbain adaptées au patrimoine bâti et paysager. Ils manipulent la conception et la mise en forme du projet architectural, urbain et paysager en intégrant les valeurs patrimoniales. Ils mobilisent et gèrent de façon responsable les ressources pour la mise en œuvre de projets architecturaux, urbains et paysagers intégrant les valeurs patrimoniales ; ils développent leurs facultés à mettre en place la concertation, les moyens de diffusion et la médiation autour des démarches de projets de conservation et de mise en valeur. Ils s’initient à la recherche-action par l’intervention architecturale, urbaine et paysagère sur le patrimoine matériel.

l’enseignement de Pierre-Antoine Gatier

Pierre-Antoine Gatier, docteur en architecture, architecte-en-chef des Monuments Historiques, membre de l’Institut, occupe un poste de professeur associé à mi-temps à l’ÉNSA Paris-Belleville. Sa première intervention en tant qu’enseignant responsable d’un studio de projet a pris place cette année dans le cursus du DSA Architecture et Patrimoine au 2ème semestre de cette formation. Ce semestre est consacré à l’assimilation des connaissances sur la restauration des monuments (tandis que le premier semestre est tourné sur l’intervention de l’architecte des patrimoines dans le tissu urbain protégé, qu’il soit de l’ordre de la transformation de l’existant ou de la réhabilitation).

Pour exposer la méthode d’approche de la restauration monumentale aujourd’hui, Pierre-Antoine Gatier assisté de Clotilde Breux, architecte des patrimoines, ancienne élève du DSA Architecture et Patrimoine de Belleville, a choisi de faire travailler ses étudiants en deux exercices distincts et de leur montrer ses chantiers de restauration à Rome sur les monuments appartenant à la France.

Le premier exercice a consisté en l’analyse archéologique et historique de l’architecture de l’église Saint-Germain-des-Prés à Paris, depuis son origine jusqu’à nos jours. Les étudiants se sont partagés le travail en quatre groupes de quatre étudiants, un centré sur l’étude de la tour-porche, un autre sur une travée de la nef, un autre sur le transept et les vestiges des deux tours-lanternes le cantonnant, ainsi qu’un dernier sur le chœur et ses chapelles. Chaque groupe a proposé une intervention visant à consolider ou rendre visible l’histoire des différentes strates du bâti, qu’elles remontent au Moyen-Âge où qu’elles soient issues des campagnes de restauration postérieures, menées au XVII, XVIII, XIXe et xxe siècles.

Le deuxième exercice a porté sur le réaménagement du parcours de visite des maisons La Roche et Jeanneret-Raaf, construites en 1925, siège aujourd’hui de la Fondation Le Corbusier, rue du Docteur Blanche à Paris et de l’appartement-atelier de l’architecte situé au faîte de l’immeuble qu’il a construit rue Molitor en 1934.

Pendant le voyage de fin d’études à Rome, Pierre-Antoine Gatier a organisé la visite de la Villa Médicis et de son jardin. Sam Stourdzé, directeur de l’Académie de France à Rome a accueilli les étudiants de Belleville et ceux-ci se sont faits présenter le programme « Réenchanter la Villa », portant sur sa décoration intérieure par la responsable de cette action pluriannuelle. Le soir a été consacré à l’inauguration du festival des Cabanes dans le jardin de la villa, où travaillent ensemble sur le même thème jeunes artistes et architectes. Au Palais Farnèse après avoir mené la visite de son intérieur et notamment de la galerie dite des Carrache, Pierre-Antoine Gatier a guidé les étudiants sur le chantier de la façade est du palais, décorée pour ses parties hautes par Michel-Ange, et qui est actuellement en restauration sous sa direction.

En écho aux exercices de projet, le voyage a été aussi le lieu de l’étude du patrimoine des années 1920 et 1930 à Rome, notamment avec la visite du quartier Garbatella et du site de l’E.U.R”