

« L’architecture et l’urbanisme étaient traditionnellement basés sur le climat et la santé, comme on peut le lire dans les traités de Vitruve, Palladio ou Alberti, où l’exposition au vent et au soleil, les variations de température et d’humidité influençaient les formes des villes et des bâtiments. Ces causes fondamentales de l’urbanisme et des bâtiments ont été ignorées dans la seconde moitié du XXe siècle grâce à l’énorme utilisation d’énergie fossile par les systèmes de chauffage et de climatisation, les pompes et les réfrigérateurs, qui provoquent aujourd’hui l’effet de serre et le réchauffement de la planète. Face à ces défis climatiques du XXIe siècle, nous proposons de reposer notre discipline sur ses qualités atmosphériques intrinsèques, où l’air, la lumière, la chaleur ou l’humidité sont reconnus comme de véritables matériaux de construction, où la convection, la conduction thermique, l’évaporation, l’émissivité ou l’effusivité deviennent des outils de conception pour composer l’architecture et la ville, et où, grâce au principe du matérialisme dialectique, ils seront capables de révolutionner les valeurs esthétiques et sociales. »
Philippe Rahm est un architecte suisse diplômé de l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne en 1993, docteur en architecture de l’Université de Paris-Saclay en 2019, dont l’agence «Philippe Rahm architectes» est établie depuis 2008 à Paris. Son travail qui étend le champ de l’architecture entre le physiologique et le météorologique, a acquis une audience internationale dans le contexte du développement durable. Il a réalisé le Parc Central de Taichung à Taiwan, inauguré en 2020 (avec Mosbach paysagistes) et il est lauréat en 2019 du concours pour le nouveau quartier de Farini à Milan (avec OMA). Il est l’auteur du livre « Histoire naturelle de l’architecture » paru en 2020.

Conférence ouverte à tous, organisée dans le cadre des séminaires Rendre visible et Corps et figures, œuvres et lieux, Les espaces en fiction.