
déconstruire le Louvre, une ruine fiction

Si nous vous demandons «pensez à une ruine», à quoi pensez-vous ? À un bâtiment effondré ? Aux ruines romaines ? Au Machu Picchu ? Quelle que soit l’image, elle a toujours le parfum du passé. Aujourd’hui, changeons de regard. La ruine n’est plus un héritage, mais un avertissement, une question ouverte sur notre monde. Elle s’infiltre dans notre présent, comme un horizon possible, tangible, que nous pressentons à travers les crises multiples que nous traversons — climatiques, sociales, urbaines, identitaires. La ruine n’est plus un vestige figé, elle devient une forme active de réflexion. Et si elle arrivait demain ? Que dirait-elle sur notre vie d’aujourd’hui? Ce PFE souhaite donner à la ruine une valeur d’avenir.
Dans ce projet, elle est provoquée et dessinée à travers une ruine-fiction. Un genre hybride entre narration, architecture et critique sociale. Une ruine fictive mais spéculative du musée du Louvre. Une ruine fondée sur des données concrètes et une ruine revendicatrice. Une ruine qui ouvre les portes d’un autre récit possible. Le Louvre incarne une convergence de dynamiques globales. Il est à la fois un musée universel, un symbole du patrimoine national, un moteur économique majeur, et un acteur central de la mondialisation culturelle. L’institution cristallise des tensions entre préservation du passé et mise en scène du présent, entre identité nationale et diplomatie culturelle, tout en étant immergée dans les flux touristiques et médiatiques mondiaux. Cette ruine-fiction questionne la vision figée, sous cloche, du patrimoine et de sa conservation portée par le musée. Le pouvoir symbolique de l’institution sur la manière de raconter l’histoire, de préserver son architecture et les œuvres qu’elle renferme. Comment la ruine peut nous aider à repenser les rapports de domination, institués et conservés au moyen du patrimoine ?
