L’agence Doucerain Lièvre Delziani architectes avait déjà reçu le grand prix d’architecture de la revue d’a en 2023 pour le projet de maison de festival de jazz et son jardin de ruines (Vienne).
Située à Sallanches dans la vallée de Chamonix, mais implantée dans une entrée de ville générique et triste, l’école de musique, de danse et de théâtre des agences lyonnaises Link et DLD fait oublier son environnement proche pour révéler le ciel et le paysage sublime des Alpes.
Elle présente une disposition typologique originale organisée autour d’un jardin japonisant qui renouvelle salutairement un genre programmatique trop souvent conventionnel. Cette organisation singulière et accueillante offre aux utilisateurs une fluidité spatiale et une clarté de repérage que rien ne dément. La complexité des toitures, comme un écho aux montagnes, définit des volumes intérieurs aux exigences acoustiques fortes.
La subtilité et le raffinement de son écriture architecturale vont de pair avec une qualité d’exécution irréprochable, preuve que l’on peut construire en France aussi bien qu’ailleurs sans renoncer à une richesse morphologique attractive.
Cette qualité, plusieurs fois constatée cette année dans la sélection du Prix, est peut-être le signe que quelque chose est en train de changer dans le rapport que les architectes entretiennent avec le chantier, et c’est une bonne nouvelle.
Le Prix d’architectures 10+1 est le prix national de la critique architecturale.
Gratuit, il est le seul prix en France pour lequel les réalisations sont visitées par les membres du jury. Cette année, ils ont effectué plus d’une centaine visites et parcouru à eux tous 62 953 kilomètres dans toute la France – en train, en vélo, en voiture, en bus, mais pas à cheval.
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© Salem Mostefaoui