

Achille Anjoras et Théo Braghini ont reçu le 2ème prix Trophée Béton pour leur projet « Un data-center végétal, conserver toute la mémoire du monde dans un jardin » encadré par Aghis Panghalos, maître de conférences. Ils ont accepté de réoondre à nos questions.
Comment s’est créé votre binôme et quels avantages vous avez trouvé à travailler à deux ?
Notre binôme s’est formé d’abord par une admiration partagée pour le travail de l’autre lors des premières années à l’école. Nous avons noté que nos visions, références et approches étaient tangentes.
Au début de notre master, nous avons réalisé notre premier projet en binôme “Selah’s Yard” dans le studio d’Aghis Pangalos et c’est durant ce semestre que nous avons vraiment réalisé que nos échanges étaient très faciles et efficaces. Nous avons créé le Selah Creative Office (notre agence d’architecture, scénographie et design) quelques années après. Être à plusieurs pour mener un projet est selon nous vital dans le plaisir que l’on prend à exercer ce métier. Nous travaillons par « rebond » d’idées, c’est un échange qui permet à chacun de s’appuyer sur l’apport de l’autre pour en proposer une évolution ou une alternative. Les itérations de « rebonds » se répètent jusqu’à atteindre un résultat qui satisfasse tous les objectifs définis. Nous sommes convaincus que c’est dans l’échange et la confrontation que le projet peut accomplir son potentiel.
Quelles ont été vos sources d’inspiration pour concevoir votre projet ?
Nous savions que nous voulions travailler sur le thème de la mémoire dans la société contemporaine. Durant plusieurs semaines, nous avons effectué des recherches très larges sur énormément de sujets liés à cette notion. Certains articles de recherches scientifiques sur le stockage ADN et sur les problématiques rencontrées par la BNF ont particulièrement retenu notre attention. Nous avons ensuite esquissé ce programme de data-center végétal grâce à nos échanges avec des experts de ces sujets.
Comment avez-vous travaillé à la conception de ce projet ?
L’énergie que nous avons déployée s’est portée en immense majorité sur la conception de la matrice végétale pour laquelle nous avons dessiné une quinzaine de versions différentes. Le problème était extrêmement complexe, car les critères sont très nombreux : classification de l’information, répartition de l’ombrage, organisation des différentes catégories de végétaux, pertinence structurelle, éclairage du niveau inférieur du bâtiment… Bien-entendu il a fallu mener un travail en coupe en parallèle car nous voulons dessiner un objet unitaire avec une logique de strates horizontales qui fabriquent une géologie architecturale sous la matrice végétale
Qu’est-ce qui selon vous fait la différence pour que votre projet gagne ?
Honnêtement, c’est très difficile à dire, nous n’avons que très peu d’éléments pour répondre à cette question. D’autant que tous les projets qualifiés en finale sont d’une très grande qualité. Mais la singularité du sujet et la façon dont il a été traité sont des qualités qui reviennent souvent dans les retours que nous avons. C’est un honneur d’être sélectionné parmi une dizaine de finalistes sur 140 PFE présentés et encore plus de finir à la seconde de place.