soutenance de thèse de Pramote Seemak
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soutenance de thèse de Pramote Seemak

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Pramote SEEMAK soutiendra sa thèse de doctorat de l’Université Gustave Eiffel le 17 décembre 2025 à 14h en salle Bobenriether. Intitulée “Ayutthaya : l’évolution du rapport de la ville à l’eau sous l’effet des projets (1926-2019”), elle a été préparée dans l’unité de recherche IPRAUS / Ensa de Paris-Belleville sous la direction de Nathalie Lancret, directrice de recherche au CNRS, de Pornthum Thumwimol , Académie royale de Thaïlande de l’Université de Thammasat (Thaïlande) et de Karine Peyronnie, Chargée de recherche, IRD, UMR Prodig.

Composition du jury de thèse

  • Nathalie Lancret, directrice de recherche au CNRS, directrice de thèse
  • Pornthum Thumwimol , Académie royale de Thaïlande / Université de Thammasat (Thaïlande), co-encadrant
  • Karine Peyronnie, Chargée de recherche, IRD, UMR Prodig, co-encadrante
  • Jean Attali, professeur émérite, ENSA Paris-Malaquais, examinateur
  • Emmanuelle Franck, professeur des universités, INALCO, UMR CESSMA, rapportrice
  • Edward Swenson, Professeur en anthropologie, Université de Toronto, rapporteur 
  • Adèle Esposito, chargée de recherche, CNRS – UMR Géographie Cités, examinatrice
  • Christophe Pottier, maître de conférences, EFEO – Centre de recherche de Chiang Mai (Thaïlande), examinateur

Résumé de la thèse

Depuis la deuxième moitié du XXe siècle, les transformations urbaines en Thaïlande ont entraîné une reconfiguration profonde du rapport des villes à leur environnement hydrologique. Jadis structurées autour des réseaux fluviaux et des canaux, les villes thaïlandaises ont vu s’estomper ce lien en profit d’un développement fondé sur les infrastructures terrestres et une modernisation parfois déconnectée du paysage aquatique. Ce travail de recherche interroge les mutations du rapport entre la ville et l’eau à travers le cas d’étude de la ville d’Ayutthaya, ancienne capitale du royaume de Siam et archétype de la « ville aquatique ». Située au cœur du bassin du Chao Phraya, Ayutthaya incarne un modèle urbain historiquement façonné par les cours d’eau, où les pratiques sociales, économiques et spatiales étaient intimement liées au milieu aquatique.

Cette recherche propose d’analyser les transformations de ce rapport à l’eau, depuis les logiques urbaines anciennes jusqu’aux projets contemporains de réaménagement des espaces aquatiques. À partir d’une méthodologie croisant l’analyse spatiale, l’étude des documents des projets, les enquêtes de terrain et les récits d’habitants, cette thèse met en lumière les dynamiques de reterritorialisation, les conflits d’usages, ainsi que les stratégies d’adaptation et de résilience des habitants face à ces mutations. Elle interroge notamment comment les projets récents mis en œuvre à différents échelles – infrastructures routières, nouvelles urbanisations, patrimonialisation, aménagement hydrauliques – participent à redéfinir les configurations spatiales, les modes d’habiter et la mémoire collective liée à l’eau.

Cette recherche s’inscrit dans le champ des études architecturales et urbaines critiques, en mobilisant une lecture croisée entre les modèles hérités du passé et les représentations contemporaines de la ville. En confrontant les logiques institutionnelles aux usages vernaculaires, elle vise à renouveler les regards portés sur les patrimoines hydrauliques ordinaires, souvent absents des pensées urbaines et des dispositifs classiques de conservation. Le cas d’Ayutthaya, par son histoire, sa géographie et les tensions qui y coexistent, offre un terrain propice pour repenser les rapports ville-eau à l’échelle locale, mais aussi pour nourrir une réflexion élargie sur les mutations des territoires aquatiques en Asie du Sud-Est.      

Mots clés : Thaïlande, Ayutthaya, urbanisme hydraulique, ville aquatique, réseaux de fluviaux, canal, projet urbain, évolution spatiale-sociale