Ce mémoire porte sur le processus de sauvegarde et de mise en valeur patrimoniale des Pentes de la Croix-Rousse, un mouvement finalement assez récent. Il est étroitement lié à la construction d’une histoire collective du quartier, centrée sur l’activité de la soie et sur les fameux ouvriers lyonnais que l’on appelait les canuts.
À l’origine, le quartier a été urbanisé pour répondre aux besoins de l’industrie textile du XIXᵉ siècle. Aujourd’hui, il fait partie intégrante du site historique de Lyon inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Pourtant, cette préservation n’allait pas de soi : après le déclin de l’activité textile, le 1er arrondissement a été fragilisé et menacé par un vaste projet de rénovation dans les années 1970.
Face aux premières démolitions, les habitants se sont mobilisés. Leur action a permis de révéler les qualités sociales, la valeur d’usage et le caractère unique de ce « quartier-village ».
En retraçant cette lutte urbaine grâce à des sources inédites, ce mémoire montre comment les habitants se sont réapproprié l’héritage artisanal des Pentes. Leur engagement a joué un rôle essentiel dans la prise de conscience collective en faveur de la sauvegarde du patrimoine urbain et a contribué à valoriser durablement l’identité textile du quartier.